She’s electric


[Première approche des mobilités électriques]

Dernièrement, la mairie de Paris, au travers de son édile Anne Hidalgo a annoncé la fin (verbiage post-moderne pour signifier l’interdiction, la contrainte) des voitures diesel dans la capitale à compter de 2024, puis a surenchéri en promettant la fin des voitures à essence pour 2030. 

Si l’on peut, d’une certaine manière, se féliciter d’une politique ambitieuse et volontariste sur le terrain de l’écologie, de la pollution chimique, sonore (avec les risques induits) – mais pas encore visuelle, la manière comme les alternatives doivent poser question. L’on peut également espérer que cela suscite des envies d’innovation et de développement technologique chez certains constructeurs, ou un effondrement des prix du marché.

La contrainte est-elle la meilleure manière de faire ? Certes, elle sera efficace (à supposer qu’un contrôle soit effectué, en amont ou en aval des voies de circulation intramuros – imaginons-nous des péages réguliers aux portes périphériques ?) mais est-ce vraiment d’une société coercitive dont nous voulons ? Les premiers modèles de véhicule personnel électrique (voiture comme bicyclette) sont aussi anciens que les modèles thermiques (dans le cas de la voiture 😉 ), mais le pétrole est passé par là, et reste sans concurrence sur le plan du rendement énergétique. Alors, oui, peut-être faut-il la bannir de nos aires urbaines…

Mais pour quelles alternatives ? La voiture électrique, et mieux encore partagée, en libre-service, voire carrément autonome et en tournée permanente ?

Anne Hidalgo envisage-t-elle un Paris fonctionnant exactement de la même manière en substituant aux véhicules thermiques des véhicules électriques, « propres » (sic) ?

C’est oublier qu’il est autant souhaitable (écologiquement, philosophiquement) qu’indispensable (physiquement, géographiquement) d’anticiper le futur des déplacements, de la ville et des transports, sinon en priorité, du moins en parallèle de contraintes législatives.

Dès aujourd’hui, il faut se déplacer autrement. Non pas moins, c’est anthropologiquement impossible, comme Jancovici le souligne en s’appuyant sur l’histoire des enquêtes INSEE. Mais autrement. Plus efficacement oui, donc sans doute avec des véhicules moins énergivores (au hasard, le vélo?). Plus proche aussi.

Le bon sens commande donc de dire que se déplacer autrement est indissociable d’un nouveau ménagement urbain, d’un rééquilibrage fonctionnel du territoire (en l’occurrence parisien, mais cette remarque est valable à tous les échelons de déplacement) : rapprocher les services publics (et les multiplier, donc), rapprocher les lieux de vie des tiers-lieux, favoriser la relocalisation de l’économie, repenser l’espace public en utilisant la métrique piétonne comme mesure cardinale…

Tâche herculéenne sans doute, et bien moins facile à vendre que le doudou de la mobilité électrique…

 


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